Des autochtones des forêts valident les données de questionnaires du Navigateur autochtone

Initiation ludique

Unis sous la bannière de la plateforme Gbabandi, plus de 32 autochtones baka et bagyéli du Cameroun se sont réunis pour valider des données sur les expériences de peuples autochtones concernant la protection de leurs droits.

Les participantes et participants, représentant neuf organisations autochtones, ont convergé non seulement pour valider et partager les conclusions du questionnaire du projet de Navigateur autochtone, mais aussi pour discuter d’actions futures.

Le Navigateur autochtone, qui est financé par l’Union européenne, est un cadre et une série d’outils permettant aux peuples autochtones d’assurer un suivi systématique du niveau de reconnaissance et de mise en œuvre de leurs droits. Un questionnaire a été utilisé pour recueillir des données pertinentes au niveau communautaire. Mises ensembles, les données ont révélé l’impact de la mise en œuvre de lois et de politiques – et de leur absence – sur leur vie et leur intégrité. Le Navigateur sert de cadre grâce auquel les peuples autochtones peuvent assurer le suivi de leurs droits et de leur développement.

Un des grands objectifs de l’atelier, suivant les discussions sur les données, était de définir une feuille de route commune pour des activités futures. Au cours de l’atelier, par exemple, les participantes et participants ont décidé de mettre sur pied un comité chargé de surveiller la situation et l’usage des langues baka et bagyeli. Ils/elles sentaient que leurs langues étaient très vulnérables.

Valere, de l’organisation ASBAK, a affirmé : « Notre langue, c’est notre culture. Nous devons faire en sorte que la situation de notre langue ne passe jamais de vulnérable à menacée. »

Le questionnaire est solidement ancré dans les dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA), qui couvre l’ensemble des droits des peuples autochtones. Les discussions concernant ce questionnaire pendant l’atelier ont également permis aux participants de mieux comprendre les Objectifs de développement durable (ODD).

Gervais NZOA, membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (IPQA), a assisté à l’atelier, qui a eu lieu du 24 au 26 mai à Yaoundé, pour discuter du rôle joué par l’IPQA en matière de renforcement des droits des peuples autochtones dans le monde entier, tandis que Messe Venant, coordonnateur de la plateforme Gbabandi, a fait une présentation qui a rappelé aux participantes et participants que les trois principaux piliers du projet de Navigateur autochtone étaient la collecte de données sur les droits, le plaidoyer au niveau national et la conception et la mise en œuvre de microprojets communautaires.

Timothée Emini, de l’Association OKANI, a déclaré : « Ces données que nous avons recueillies sont essentielles pour nous permettre de transmettre nos points de vue et faire entendre nos voix. Le but, c’est que nous puissions plaider pour nos propres droits ; c’est pourquoi nous nous réunirons à nouveau au cours des prochaines semaines pour développer nos capacités en matière de plaidoyer et utiliser cette plateforme pour travailler en vue d’un objectif commun.

Les questionnaires ont été remplis en février dans quelque 32 communautés baka et bagyeli. Les organisations qui se sont réunies à Yaoundé pour discuter des résultats sont l’ Association Okani, ABAWONI, ABAGUENI, ADEBAKA, ARBO, ASBAK, ASKOBAK, Buma Bo Kpode et CADDAP.

La plateforme Gbabandi a été mise sur pied en octobre 2016 pour représenter les points de vue des peuples autochtones des forêts du Cameroun.

Une version de cet article peut être visualisée sur le site Web du Navigateur autochtone.

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